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Il n’est pas de province française sur laquelle on ait plus
écrit, et en toutes langues, que sur la Touraine ; seul Paris pourrait
lui disputer ce privilège.
C’est en lisant ces souvenirs que l’on sent le mieux les caractéristiques
qui frappent le visiteur, les traits qui le charment et les objets qui
provoquent son admiration calme des paysages, affabilité des habitants,
romantisme
des ruines, richesse des châteaux, beau langage, et aussi souvenirs
historiques.
Le modeste essai, présenté aujourd’hui, bien qu’il
s appuie sur les sources originales, n’a pas la prétention
d’être cette histoire, ni même d’en tracer le plan.
Il se borne à situer l’importance historique de la Touraine
dans le cadre général de l’histoire de France. Il tend
également à dégager les divers facteurs qui, au cours
des siècles, ont façonné la physionomie de cette
province, commandé son rôle historique, provoqué et
stimulé la floraison des arts et des lettres, en un mot les causes
déterminantes de sa renommée universelle.
Ces causes essentielles sont admirablement résumées dans
le préambule suivant des lettres octroyées par François
Ier en 1545 et portant création à Tours de deux foires franches
: « Savoir faisons que nous réduisant à mémoire
l’ancienne fondation de notre ville de Tours et l’heureuse situation
d’icelle qui est en pais si fertile, plaisant et commode que la plupart
de mes prédéces-seurs Rois de France y ont élu leur
demeure et la nour-riture de leurs propres enfants, et en ladite ville
pour la décoration et augmentation d’icelle ont ordonné
siège archiépiscopal et métropolitain, accordé
plusieurs grâces et privilèges aux habitants de ladite ville
qui est assise au milieu de notre royaume en pais accom-modé tant
de fleuves navigables descen-dant de droit et aisé cours à
la mer océan ».
Ainsi, conditions géographiques, forces spirituelles et présence
royale ont contribué à donner à la Touraine son visage
actuel.
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